Le cancer du pancréas est constitué d’un micro-environnement immunosuppreseur. Cette caractéristique est dû au composant du stroma comme les fibroblastes (CAF), les MDSCs (Myeloid derived suppressor cells), les TAMs (tumor associated macrophages), les cellules dendritiques ou les TILs (tumor-infiltrating lymphocytes). Contrairement à certaines localisations comme le mélanome, les résultats d’études cliniques précoces menées dans le cancer du pancréas utilisant des anticorps anti-« point de contrôle » immunitaires sont controversés. C’est le cas pour l’anticorps anti-PDL1 où aucune réponse positive n’a été observée malgré une corrélation entre l’expression de PDL-1 et un mauvais pronostic de la maladie. La liaison du ligand PDL1 à son récepteur PD-1 induit une inhibition de la réponse des lymphocytes T à la cellule sécrétrice du ligand PDL-1. Cependant, des résultats sont attendus avec la combinaison anti-PDL1 et inhibiteur de CXCR4. En effet il a été montré que les CAF sécrétaient un ligand de CXCR4 induisant une réponse immunosuppressive. L’élimination des CAF via l’utilisation d’inhibiteur de CXCR4 associé à un anti-PDL-1 a montré des effets encourageant sur la régression tumorale chez la souris. D’autre part, des résultats négatifs ont été obtenus avec l’Ipilimumab, un anticorps anti-CTLA4 chez des patients atteints d’un cancer du pancréas avancé (phase II). Par contre, l’activation d’une réponse immune anti-tumorale via un agoniste du CD40 (un membre de la famille des récepteurs au TNFa présent sur les macrophages associés au tumeur), permettant l’accumulation de macrophages au niveau de la tumeur, semble une alternative intéressante montrant une activité en association avec la gemcitabine en première ligne de traitement chez des patients atteints d’un cancer du pancréas avancé.

Des résultats intéressants ont été obtenus avec des vaccins comme le GVAX qui est composé de cellules cancéreuses modifiées pour exprimer le facteur de croissance GM-CSF. Ce facteur permet d’attirer les cellules dendritiques et d’activer les lymphocytes T. Associé au CRS-207 (bactéries Listeria monocytogenes atténuées qui stimulent une réponse immunitaire innée ou adaptative par l’expression de la mesothéline), des résultats bénéfiques sur la survie des patients ont été obtenus dans une phase II mais nécessitant une sélection stricte des patients. Des combinaisons avec les anticorps anti-CTLA4 ou anti-PDL-1 semblent également prometteuses.

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